L’acupuncteur agit un peu à la manière d’un détective qui
cherche à connaître, à découvrir, le plus de symptômes,
d’indices, de particularités, de caractéristiques possibles chez
le patient qui le consulte. Le but en est, bien évidemment, de
comprendre, selon les principes de la Médecine traditionnelle
chinoise, le ou les déséquilibres énergétiques en jeu.
En plus des
questions se rapportant directement à la raison de consultation, il
utilisera les « quatre temps de l’examen » qui
sont : interroger (sur les malaises, les conditions
d’apparition des symptômes, les préférences
alimentaires, etc), palper (localiser les zones
douloureuses, prendre le pouls), écouter et sentir (écouter
les sons particuliers, sentir certaines odeurs), observer (la
posture, le teint, l’état émotionnel, les caractéristiques de la
langue, etc).
Il mettra en
évidence les faiblesses et les forces de son patient à l’aide des
théories des Zang-Fu (Organes et Entrailles), des Méridiens
(trajets énergétiques parcourant tout le corps), des Substances
fondamentales (Xue, Qi, Jing, Shen, JinYe), des 8 Principes (Yin,
Yang, Interne, Externe, Plénitude, Vide, Chaud, Froid) ou encore de
la Loi des 5 mouvements (associés aux 5 états qui sont Bois, Feu,
Terre, Métal, Eau). À l’aide de tous ces renseignements,
l’acupuncteur établira une opinion ou « diagnostic »
énergétique.
Il sera ensuite
en mesure de choisir une stratégie thérapeutique, c’est-à-dire,
une prescription ou combinaison de points à stimuler.
Une fois l’analyse de la situation complétée, vient le temps
d’effectuer le traitement. Selon la préférence du patient, mais
dépendamment aussi du type de problème, l’acupuncteur pourra
utiliser des aiguilles, un laser, l’électricité, la pression des
doigts, des ventouses, etc…
La technique
acupuncturale consiste à introduire de très fines aiguilles sur des
points précis du corps, eux-mêmes situés sur des trajets
(méridiens) où circule le Qi (énergie). En fait, il a été
démontré à l’aide d’ampèremètres, que les méridiens sont
des courants électriques de faible intensité. Le trajet des
méridiens correspondrait à l’aboutissement, au niveau cutané, du
plan de clivage inter-musculaire (l’espace -ou vallée- situé
entre les surfaces musculaires) ; dans cet espace circule un
fluide lubrifiant contenant des électrolytes responsable d’un
courant « électro-ionique ».
Tous les points
choisis, ainsi que leurs combinaisons, ont un effet sur un organe,
une région, ou une fonction déterminée de l’organisme et
agissent, comme expliqué plus tôt, sur la manifestation (les
symptômes) du problème et/ou sur sa cause.
L’insertion d’une aiguille est en général indolore ; autrement, la sensation est très brève et se compare à une piqûre de moustique. Les aiguilles composées habituellement d’acier et de cuivre (ce qui en fait de mini-piles ou dipôles), sont très fines (calibre comparable au diamètre d’un cheveu) et ne laissent aucune marque. Lorsque les aiguilles sont en place, le patient ressent souvent une impression de détente.
D’abord, l’introduction des aiguilles ne se fait ni dans les
nerfs, ni dans les veines, mais plutôt dans l’espace
intermusculaire ou directement sur les muscles. La profondeur n’a
aucune incidence sur la sensation. En général, elle se situe entre
quelques millimètres à 1 centimètre.
De plus, chaque
point comporte des indications précises quant à la profondeur et à
l’angle d’insertion de l’aiguille. Depuis des milliers
d’années, ces critères sont transmis aux acupuncteurs afin qu’ils
puissent pratiquer leur art efficacement et en toute sécurité.
Classiquement, une tonification thermique de certains points à
l’aide de la moxibustion (qui consiste à chauffer un point ou une
aiguille avec une herbe appelée « armoise ») était
parfois préconisée.
Une stimulation
électrique sur certaines aiguilles, pour un effet accru, permet
d’obtenir un effet comparable et ce, sans les désagréments liés
au moxa (odeur, fumée incommodante et risque de brûlure).
Le laser peut
très bien être utilisé à la place des aiguilles. L’effet est
semblable pour la plupart des gens. Il est particulièrement indiqué
pour les patients qui ont une crainte des aiguilles, de même que, à
cause de sa rapidité d’action, chez les enfants et chez ceux dont
le temps est compté.
Au Québec, les acupuncteurs sont soumis à une réglementation, imposée par l’Ordre des acupuncteurs, les obligeant à n’utiliser que des aiguilles stériles à usage unique. Cette mesure rend pratiquement impossible tout risque de transmission de maladie par une aiguille.
La NIH (National Institute of Health) rapporte que l’acupuncture ne
produit que très peu ou pas d’effets secondaires et que ceci
représente un avantage marqué en regard de certains traitements
offerts par la médecine officielle.
Bien que minimes
et occasionnels, certains effets secondaires sont possibles.
Normalement, ces réactions se dissipent d’elles-mêmes ou sont
corrigées au cours du traitement et posent rarement un problème
pour le client. Ces effets peuvent être : légers saignements,
petites ecchymoses (bleus) et/ou sensibilité aux sites d’insertion
des aiguilles.
Si le laser est
utilisé au lieu des aiguilles, le risque d’effets secondaires tels
qu’hématome ou saignement est nul.
Il est complexe d’énoncer des contre-indications formelles à
l’application de l’acupuncture, puisque le principal effet de
cette thérapie est de permettre à l’organisme de retrouver son
équilibre et de rétablir le dysfonctionnement corporel qui avait
engendré la maladie. Son action vise donc à régulariser, à
harmoniser et à rééquilibrer l’énergie du corps plutôt qu’à
combattre uniquement la maladie.
Pour des raisons
de sécurité, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié
en 2001 les «Principes directeurs pour la formation de base et la
sécurité dans la pratique de l’acupuncture». Ce document stipule
les conditions ou affections contre-indiquées ou qui nécessitent
certaines précautions :
Cependant, un acupuncteur expérimenté pourra intervenir, avec discernement, malgré les contre-indications en cause. Par exemple, en dépit des contre-indications concernant la grossesse, et compte tenu des développements et des résultats de recherches, des acupuncteurs expérimentés de nombreux pays font des suivis de grossesse, et ce, jusqu’à l’accouchement.
Le nombre de traitements dépend de la gravité de la maladie, de son évolution, de son ancienneté et surtout de la vitalité du patient. Dans les cas aigus, des séances rapprochées sont nécessaires. Dans les cas chroniques, les traitements sont plus espacés et sont donnés jusqu’à amélioration ou stabilisation de la maladie. L’acupuncteur pourra mieux le préciser au moment de la première consultation.
Les traitements ne sont pas défrayés par la Régie de l’assurance-maladie du Québec. Cependant, de plus en plus de compagnies d’assurances remboursent une partie du coût des traitements. Informez-vous auprès de votre assureur et insistez pour qu’il ajoute l’acupuncture à votre police d’assurance. Dans la région de l’Outaouais, les nombreux travailleurs de la fonction publique fédérale sont couverts en acupuncture avec la compagnie Canada Vie.